Voilà un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre (ou affolé les claviers d’ordinateur)… Entre le coucher qui peut mettre parfois plusieurs heures, les réveils nocturnes ou les « visites » dans le lit parental, on ne sait pas toujours comment réagir. Certains enfants seront plus « compliqués » que d’autres dans ce domaine, mais finalement, dans la plupart des cas, ce sont surtout de bonnes habitudes qu’il faut adopter.
Sarah Peiffer, psychologue, nous confie quelques conseils et notions pour aborder ce sujet délicat.
Son sommeil, habituellement bon, est perturbé?
Cela peut être dû à plusieurs raisons. Les causes sont souvent anodines: changement d’école ou de classe, dispute ou autres petits soucis: il ne faut pas paniquer, et dans la plupart des cas, en adoptant la bonne attitude, le sommeil habituel reviendra de lui-même . Il est cependant nécessaire de ne pas laisser s’installer le problème car celui-ci pourrait devenir chronique, même si la cause initiale est résolue. Si l’enfant présente des troubles du sommeil plus de 3 fois par semaine, après un mois, il est conseillé de consulter un spécialiste.
Le coucher est difficile?
C’est généralement à ce moment-là que les soucis commencent, mais la problématique est très liée à ce qui se passe en journée. Le rituel et la routine sont essentiels, surtout pour des enfants qui ont difficile à se structurer.
Les problèmes de sommeil sont souvent liés à un sentiment d’insécurité chez l’ enfant. Le laisser pleurer pourrait augmenter ce sentiment d’insécurité et aggraver le problème. Il est essentiel de renforcer la confiance entre le parent et l’enfant pendant la journée afin qu’il se sente en sécurité.
Dans certains cas, lorsque l’enfant doit apprendre à s’endormir tout seul (par exemple à partir du moment où il ne prend plus de repas nocturnes), les pleurs sont parfois incontournables.
La « méthode des 5-10-15 » pour apprendre à s’endormir tout seul
– Installer bébé dans son lit éveillé et dans de bonnes conditions pour passer la nuit (repas, bain… câlin).
– Observer un petit rituel tel qu’une petite musique, berceuse, ou autre comptine.
– Eviter les « sucettes » afin de ne pas devoir retourner lui donner s’il la perd pendant la nuit (et il la perdra…)
– Souhaiter bonne nuit d’une voix douce et déterminée en plaçant éventuellement près de bébé son doudou et quitter la pièce.
– Tout se passe bien? C’est parfait! – Il pleure? Le laisser et ne retourner dans la pièce qu’après 5 minutes.
– Il pleure encore? Entrez dans la chambre très peu de temps et répéter à bébé que c’est l’heure de dormir d’une voix douce mais déterminée en veillant à ne pas le prendre dans les bras.
– Il pleure encore? Ne pas retourner le voir avant 10 minutes et répéter l’étape précédente.
– A répéter après 15 minutes, mais appliquée correctement, cette méthode qui semble très difficile à de nombreux parents a fait cependant de très nombreuses fois ses preuves.
Le rituel
Le rituel procure un sentiment de sécurité aux enfants, elle leur montre que les parents sont « fiables », qu’on peut leur faire confiance. Ce moment, qui se déroule donc de façon identique chaque soir, doit être relaxant et ne pas durer plus que 30 min! Bien-entendu, il ne doit pas consister à regarder la télévision ensemble! Le rituel peut consister à lire une histoire, un poème ou chanter une petite chanson. Attention: s’il s’agit d’une histoire, celle-ci doit être courte et ne pas être lue par épisodes. Il ne serait pas bon en effet que l’enfant se demande comment l’histoire continue ou se termine.
Les plus grands pourront choisir de se consacrer seul à la lecture d’un livre… Ne pas oublier alors de passer leur dire bonne nuit! Laisser une place au contact corporel au moment du « bonne nuit » apaise les enfants et contribue à l’endormissement.
Le sommeil se prépare: Les conseils
– L’heure de coucher et de réveil doivent être réguliers.
– Pas de variations d’horaires trop extrêmes pendant le week-end ou les vacances.
– Les plus jeunes ne prolongeront pas la sieste au-delà de 15h…. et après une mauvaise nuit il n’est pas bon de laisser « rattraper » le sommeil pendant la journée suivante au risque de nuire encore plus « rythme.
– Il est essentiel que l’enfant se dépense assez au cours de la journée ».
– Le lit ne doit être utilisé que pour dormir afin que l enfant ne mette pas le lit en relation avec le jeu ou regarder la télévision par exemple.
– Le lit ne doit jamais être utilisé comme punition! Il doit rester un lieu confortable et accueillant.
– Proscrire bien-entendu les boissons caféinées ou excitantes le soir.
– Prendre les repas à des heures régulières.
– Prendre le temps de terminer la journée en douceur
A noter: Plus l’enfant a de problèmes avec son sommeil, plus il faut respecter ces règles.
La peur du noir et des « méchants monstres »
Cette peur est naturelle et compréhensible: L’enfant est séparé des parents, il est « seul », de drôles de bruits inhabituels se produisent autour de lui… parfois, il voit également des silhouettes bizarres… C’est le moment d’apprendre à gérer ses émotions/sa peur tout seul. Cette étape est importante importante dans le développement de l’enfant et on peut le soutenir avec par exemple l’installation d’une petite veilleuse ou en lui racontant comment nous avons nous-mêmes vaincu nos peurs lorsque nous avions son âge.
Astuce: Trouver un nom ou un prénom à la peur afin de personnaliser le « monstre »… tout en lui expliquant que celui-ci n’existe qu’en fantaisie. Désigner une peluche bienveillante qui est là pour rester à ses côtés peut également le sécuriser.
Il se réveille pendant la nuit… comment réagir?
Il est important de ne pas dramatiser car cela entraînerai la peur… au risque que l’enfant ne veuille plus s’endormir de peur de se réveiller la nuit.
Aux plus grands, on expliquera que cela arrive à tout le monde de se réveiller la nuit, que cela nous arrive aussi.
Il est important de ne pas donner trop d’importance à ces réveils nocturnes car il peut devenir « intéressant » pour l’enfant de se réveiller afin d’attirer l’attention.
Si les réveils sont trop fréquents, il est cependant indispensable de s’interroger sur les causes de ces réveils nocturnes.
Peut-être l’enfant se couche-t-il trop tôt? La sieste est-elle trop longue?
Il arrive aussi que l’enfant ait peur. La peur peut être la cause du réveil… elle peut aussi être secondaire au réveil et empêcher l’enfant de se rendormir.
Conseils
N’endormez pas l’enfant hors de son lit (ou dans les bras). Lorsque l’on couche un enfant endormi dans son lit il ne retrouve pas les conditions « sécurisantes » qui ont contribué à son endormissement et la peur peut survenir lors d’un réveil nocturne, même léger.
On peut apprendre aux plus grands à allumer eux-même une veilleuse s’ils le désirent quand ils se réveillent. Certaines techniques de relaxation sont également accessibles aux plus jeunes, mais il est important de s’entraîner en journée et de lui conseiller de mettre cela en pratique uniquement si la technique est maîtrisée.
Cauchemars et terreurs nocturnes: A ne pas confondre
Terreur nocturne: Votre enfant se réveille en hurlant, il semble éveillé mais tellement effrayé.Surtout, n’essayez pas de le réveiller. Cette manifestation impressionnante a lieu pendant une phase de sommeil profond et il n’en gardera aucun souvenir. Vous pouvez le toucher légèrement pour voir si votre présence le calme. Mais dans la plupart des cas, ils ne réagissent pas et il vaut mieux les laisser tranquilles.
Cauchemar: Votre présence calmera généralement l’enfant. Veillez à ne pas allumer toutes les lumières afin qu’il puisse se rendormir une fois « rassuré ». Lui expliquer doucement qu’il a fait un cauchemar et que « ce n’est pas réel ». Si le même type de cauchemar revient régulièrement, essayer d’en parler avec l’enfant, l’inviter par exemple à le dessiner et trouver ensemble une « bonne fin » au cauchemar.
A noter: Tous les enfants sont confrontés un jour ou l’autre aux cauchemars. Si ceux-ci surviennent trop fréquemment ou s’ils durent plus que quelques minutes à chaque fois, ou encore si l’enfant est plus âgé, pensez à consulter un spécialiste.
Son sommeil, habituellement bon, est perturbé?
Cela peut être dû à plusieurs raisons. Les causes sont souvent anodines: changement d’école ou de classe, dispute ou autres petits soucis: il ne faut pas paniquer, et dans la plupart des cas, en adoptant la bonne attitude, le sommeil habituel reviendra de lui-même . Il est cependant nécessaire de ne pas laisser s’installer le problème car celui-ci pourrait devenir chronique, même si la cause initiale est résolue. Si l’enfant présente des troubles du sommeil plus de 3 fois par semaine, après un mois, il est conseillé de consulter un spécialiste.
Il veut dormir dans votre lit?
Partager exceptionnellement le lit des parents ne pose pas problème… cela en devient un si l’enfant rejoint ses parents toutes les nuits. Il faut alors s’interroger sur les raisons qui le poussent à faire cela: cherche-t-il par ce moyen l’affection et l’attention qui lui manquent en journée? Donner une place aux câlins dans le rituel du coucher peut déjà aider à résoudre la situation. Le contact corporel et le toucher apaisent en effet les enfants et les aident à s endormir.
Le co-sleeping
Selon certaines études, le risque de mort subite du nourrisson serait augmenté avec cette pratique, mais elles sont également contestées. Si l’on dort avec bébé, il faut prendre certaines mesures de sécurité et s’y tenir dans la durée (chose que l’on aurait tendance à ne pas faire à cause de l’habitude). Dormir avec bébé peut cependant permettre aux mamans qui allaitent par exemple de ne pas être trop fatiguées si elles doivent nourrir l’enfant plusieurs fois sur la nuit. Parlez-en avec votre pédiatre qui pourra vous conseiller.