La vue d’un nouveau visage fait pleurer votre bébé ? Votre fille a peur de la sorcière cachée dans les toilettes ? Depuis quelques semaines, il est inquiet dès que vous vous éloignez ? Des comportements déroutants, mais normaux, auxquels il faut savoir faire face !
La peur est un sentiment naturel chez l’enfant.
Elle a un rôle de défense et de protection qui permet d’éviter un certain nombre d’accidents. Face à cela, votre rôle est d’aider l’enfant à dépasser ces peurs : amour, compréhension et affection seront vos meilleurs atouts. Veillez également à surmonter vos propres angoisses, car la peur est communicative…
Pourquoi un enfant a-t-il peur ?
La peur est un sentiment qui a une fonction de survie. Elle s’apaise et s’efface lorsque le danger diminue ou lorsqu’un adulte rassure l’enfant par sa présence. En grandissant, l’enfant va acquérir la force et l’assurance nécessaires pour vaincre ces peurs.
De quoi un enfant a-t-il peur ?
Dès sa naissance, le nourrisson manifeste une peur innée du nouveau, de l’inconnu. Un geste un peu brusque, une main qui le lâche, une porte qui claque, un jouet animé non familier… Un rien suffit à l’effrayer. A ce moment, le meilleur remède est de le prendre dans vos bras et de le réconforter en lui parlant.
Au fur et à mesure que ses facultés progressent, le petit enfant découvre de nouvelles peurs. Vers le 6e mois, il commence à faire la différence entre des visages nouveaux, inconnus et des visages qui lui sont familiers. Ne vous étonnez donc pas s’il se met à pleurer dès qu’un inconnu le regarde.
La peur de la séparation
Cette crainte apparaît souvent à partir du 8e mois. Sachez qu’un enfant s’habituera plus difficilement à une nouvelle baby-sitter vers l’âge d’1 an qu’à 6 mois. En cas de changement de gardienne, prévoyez de la faire venir plusieurs fois chez vous auparavant. Certaines expériences traumatisantes peuvent également déclencher la peur de la séparation, telle une hospitalisation. Si cela arrive, accompagnez-le et restez avec lui pendant toute la durée de son séjour à l’hôpital… sans oublier son compagnon de jeu préféré (doudou).
La peur de l’abandon
L’enfant a souvent peur d’être rejeté ou abandonné… il a peur de perdre l’amour de ses parents. Multipliez les paroles et les gestes d’affection qui sécurisent affectivement votre enfant. Ne menacez jamais votre enfant de l’abandonner, sous peine de le paniquer et de le voir développer de nouvelles craintes liées à la solitude ou à l’éloignement du cocon familial: peur du noir, de l’endormissement, d’aller à l’école, de sortir de la maison pour jouer avec des petits camarades…
La peur des critiques
Les réflexions négatives peuvent être perçues par l’enfant comme une forme de rejet. Le critiquer à partir d’une situation ou d’un comportement ponctuels ( ex. : « tu casses toujours tout ») c’est en quelque sorte le juger inapte à accomplir quelque chose correctement, lui faire sentir qu’il n’est pas digne de confiance, et le culpabiliser. Essayez plutôt de conseiller, de guider et d’encourager votre enfant pour qu’il puisse affronter les difficultés en toute confiance.
Ne le ridiculisez pas. Si votre enfant est de nature sensible, il risque de renoncer à bon nombre d’activités sportives, culturelles ou de loisirs, simplement par peur du ridicule.
De la même façon, ne le sur-protégez pas en contrôlant ses faits et gestes. Vous risqueriez de développer chez lui des sentiments durables d’infériorité.
Les peurs irrationnelles
Au fur et à mesure que l’imagination de votre enfant se développe, elle crée des situations et des créatures qui l’effrayent. Avec le temps et avec beaucoup de compréhension et de réconfort, ces terreurs s’estomperont. Il est certain qu’un enfant éveillé fera plus vite la distinction entre un risque réel et un danger imaginaire. Ces peurs irrationnelles deviennent particulièrement intenses à l’heure du coucher, où elles sont renforcées par la peur du noir. Pour rassurer votre enfant, laissez la porte de sa chambre ouverte ou une veilleuse allumée pendant la nuit. S’il adore les contes de fées avant de s’endormir,. Choisissez-les avec soin afin d’éviter les histoires trop impressionnantes.
La peur de la mort
Vers l’ âge de 2 ou 3 ans, le jeune enfant peut éprouver la peur de l’anéantissement qui est, en fait, la peur de la mort. Généralement, elle apparaît lorsque l’enfant est capable de constater la disparition de certaines choses. Par exemple, l’eau du bain qui s’ évacue au fond de la baignoire lui fait craindre d’être emporté. Prenez cette peur au sérieux, mais ne vous perdez pas en explications techniques compliquées: quelques mots réconfortants et un baiser suffiront à apaiser ses craintes.
La peur de la mort peut également être déclenchée par le décès d’un proche ou tout simplement celle d’un poisson rouge. Par cette crainte, il exprime alors ses propres sentiments de faiblesse et de solitude. Le dialogue ou le divertissement permettent généralement de calmer ses inquiétudes. N’oubliez pas non plus que votre enfant a besoin d’être régulièrement rassuré sur le bon déroulement de sa croissance qui contribue à renforcer sa confiance en lui.
Quand la peur devient angoisse
Si la peur s’ installe à un point que l’enfant ressente un malaise permanent qui affecte tout son comportement, on parle d’angoisse. Celle-ci risque de freiner ou de bloquer son développement pour une longue période. , eIle peut provoquer bégaiement, cauchemars, timidité, perte d’appétit… L ‘enfant angoissé perd son indépendance, sa confiance en lui et ne parvient pas à s’imposer dans son environnement.
C’est donc un problème à traiter avec le plus grand sérieux. L’enfant angoissé risque de devenir plus tard un adulte angoissé, incapable de faire face aux exigences de la vie quotidienne. Soyez particulièrement attentif aux modifications de comportement: votre enfant est plus timide, pleure plus ou dort moins que d’habitude, recherche plus souvent la protection maternelle… Ces modifications pourraient être les premiers symptômes d’une angoisse naissante.
Comment aider votre enfant ?
Au cours des premières années de sa vie, ,votre présence est le meilleur moyen de calmer les peurs de votre enfant.
Soyez très disponible afin de créer un climat de sécurité et d’affection dont votre enfant a besoin pour s’épanouir. L’amour que vous lui manifesterez au quotidien vous vaudra sa confiance, une confiance qui l’aidera à exprimer ses craintes pour mieux les surmonter. Grâce au dialogue et au pouvoir calmant des mots, vous réussirez à le rendre moins sensible à la peur et à l’apaiser.
Face aux peurs enfantines, il est inutile, voire néfaste, de ridiculiser votre enfant, de se moquer de lui, de le gronder, d’essayer de le convaincre qu’il a tort, de faire mine de ne pas vous en apercevoir, de le forcer à aller vers l’objet. Enfin, n’utilisez jamais la peur comme moyen d’éducation : « Si tu ne vas pas sur le pot, le diable va vernir »…ou encore » Si tu es méchant, je t’amène chez le médecin qui te fera une piqûre ».
Votre enfant doit pouvoir compter sur votre amour et votre compréhension. Soyez toujours à son écoute.