L’unité de recherche Human Biomonitoring (HBRU) du Luxembourg Institute of Health (LIH), spécialisée dans l’évaluation de l’exposition humaine aux polluants, est capable de déceler, à partir d’une mèche de cheveux, l’exposition de l’organisme à des substances toxiques présentes dans notre environnement. Elle lance aujourd’hui, en partenariat avec l’Université du Luxembourg et avec le soutien de l’association Kriibskrank Kanner, une étude dont l’objectif est d’évaluer l’exposition aux polluants des enfants résidant au Luxembourg.
Si certaines substances (comme le Bisphénol A par exemple) sont bien connues pour leurs effets sur l’équilibre hormonal, de plus en plus de preuves soutiennent que l’exposition aux polluants est également associée à des maladies chroniques telles que le cancer, les maladies métaboliques, l’infertilité ou les troubles neurologiques.
Des données récentes suggèrent par ailleurs que l’enfance représenterait une période particulièrement vulnérable au cours de laquelle l’exposition à des polluants pouvant agir comme perturbateurs endocriniens, pourrait conduire à des affections à court terme ainsi qu’à des maladies chez l’adulte.
La technique développée par le laboratoire ouvre des perspectives exceptionnelles pour l’étude des liens de cause à effet entre l’exposition aux polluants et les troubles de la santé. C’est dans ce cadre qu’est lancée l’étude « Siblings », menée par l’équipe du Dr Brice Appenzeller.
Basé sur l’analyse capillaire, le projet vise à évaluer l’exposition à divers polluants, y compris les pesticides et autres perturbateurs endocriniens, chez plusieurs populations d’enfants de différentes zones géographiques, dont le Luxembourg.
« L’avantage de l’analyse de cheveux », indique le Dr Brice Appenzeller, responsable de l’unité, « c’est que cela permet de couvrir une période de temps allant de plusieurs semaines à plusieurs mois et donc de mettre en évidence des expositions chroniques alors qu’une analyse d’urine ou de sang, ne correspondent qu’aux quelques heures précédant le prélèvement. »
Les cheveux constituent ainsi une véritable matrice de « biomonitoring » où un centimètre de cheveu contient les informations d’un mois d’exposition.
Les résultats, communiqués de manière agrégés et prévus sous 18 à 24 mois, seront utilisés pour mettre en évidence les différences d’exposition entre les différentes zones, mais aussi entre les enfants dans chaque zone. Ils pourront contribuer à l’identification de sources d’expositions insoupçonnées et permettront de documenter les bases de données publiques axées sur la bio surveillance en créant des valeurs de référence concernant l’exposition aux polluants.
L’étude vise à récolter 200 échantillons de cheveux d’enfants âgés de 1 à 12 ans, résidant au Luxembourg. Le prélèvement pourra être fait à domicile grâce à un kit de prélèvement reçu par les participants. Les personnes intéressées sont invitées à consulter les comptes Facebook et Instagram du LIH.
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