Mineurs

Pendant plus d'un siècle, des milliers d'hommes ont travaillé très dur pour extraire le minerai de fer enfoui dans le sol du Bassin Minier. La dernière exploitation à ciel ouvert a fermé ses portes en 1978 à Rumelange. La Mine du Thillenberg à Differdange a fermé définitivement en 1981. La dernière mine de fer lorraine (Terres-Rouges à Audun-le-Tiche) a été fermée en 1997.

Le travail dans les mines au Luxembourg

mineurs-luxembourgC’est quoi le Minerai de Fer ?
Le minerai de fer de nos régions est vieux de 160 millions d’années. Il est formé de petites boules brunes appelées oolithes, d’où son nom: minerai oolithique. Le minerai de fer minerai de fer est employé pour la fabrication d’acier.

Où on le trouve ?
Le bassin ferrugineux Lorrain – Luxembourgeois (endroit où l’on trouve le minerai) s’étend du sud, aux bords de la vallée de l’Alzette jusqu’à la plaine du Nord-Est de la France.
Il se compose de 10 couches mesurant de 2 à 3 mètres. Elles prennent leur nom suivant la couleur du minerai : la Rouge, la Grise, la Jaune, la Verte…
Au Luxembourg on exploitait le minerai de fer selon 2 méthodes: En galeries souterraines ou à ciel ouvert.Qui étaient les premiers Mineurs dans nos Régions ?
Les Celtes et les Romains exploitaient du minerai d’alluvion trouvé en faible profondeur ou sur la surface des terres. Il était transporté avec des brouettes ou des hottes vers les haut-fourneaux qui fonctionnaient avec du charbon de bois. On peut encore en voir un à Peppange (infos).
Le travail dans les mines souterraines remonte à 1865. A cette époque, les mineurs sont rémunérés à la tonne, ils paient leurs outils et leurs explosifs eux-mêmes. Ce travail très dur et dangereux donne naissance à un nouveau type d’homme:  » le Minettsdapp « .

En quoi consistait le travail dans les mines ?
Les mineurs plaçaient des explosifs dans des trous forés dans la roche afin qu’elle explose. Ils la ramassaient ensuite et l’acheminaient vers les fourneaux.
Un travail très dangereux !
Les accidents ne sont pas rares dans les mines ! Au début (1865), les mineurs payaient eux-mêmes leurs outils et leurs explosifs. Comme ils étaient payés à la tonne, ils devaient travailler 12 heures de suite, parfois plus…
Jusqu’ en 1936, les différents travaux de soutènement, voies ferrées etc. ne sont pas payés et de nombreux mineurs y laisseront leur vie, notamment à cause des éboulements.
Jusque dans les années 20, les casques n’existent pas… Les chaussures de sécurité feront leur apparition dans les années 30.
Entre 1845 et 1981, 1.445 personnes sont décédées dans nos mines !
Le plus jeune ouvrier mortellement blessé était âgé de 13 ans, le plus vieux avait 78 ans.
Le dernier accident mortel de l’histoire minière luxembourgeoise s’est produit en 1978 à Rumelange.
Chaque année, le 4 décembre, jour de la Sainte Barbe, les localités minières rendent hommage à ceux qui sont descendus sous la Terre Rouge, et qui ne sont parfois plus jamais remontés.

Le 4 décembre, on fête la Sainte -Barbe !
Elle est la patronne des mineurs, des pompiers et des métiers qui ont un lien avec le feu… Des défilés ont lieu dans le pays ce jour-là  dans les localités minières afi de rendre hommage à ceux qui sont descendus sous la Terre Rouge, et qui ne sont parfois plus jamais remontés.

Le Musée National des Mines de Fer à Rumelange
Pour en savoir encore plus sur le travail des mineurs… voici une visite passionnante !  Après avoir pénétré au coeur des galeries en petit train, casque sur la tête, retour à la « grande époque » avec des mannequins et des scènes reconstituées, des machines,  jumbos… Couvre-toi bien, il y fait très froid !

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© Musée National des Mines

Les métiers dans la mine:

Le Mineur:
Seul responsable, que cela soit pour la sécurité, le forage, le tir ou le soutènement.

Le Rouleur:
Assiste le mineur, aide au chargement des wagonnets, aux travaux de boisage etc.

Le boiseur:
S’occupe des travaux de boisage et de déboisage dans les galeries principales et secondaires.

Le poseur:
Responsable de tous les travaux de voies ferrées (pose et entretien des voies, graissage des aiguillages, remplacement des traverses etc.)

Machiniste, accrocheur, charretier:
Le machiniste conduit les locomotives à Vapeur, Benzol, Diesel, et électriques. Il reçoit l’aide de l’accrocheur pour accrocher / décrocher les wagonnets.
Le charretier s’occupait de la traction des wagonnets par les chevaux.

Porion et Chef- Porion:
Le porion est responsable d’un seul quartier au fond de la mine tandis que le chef Porion assume plusieurs quartiers.

Chef d’exploitation:
Responsable de toute la mine.

Ingenieur des Mines:
S’occupe des différents projets de la mine.

Métiers suivant le progrès:
Avec l’arrivée de la mécanisation dans nos mines, d’autres artisans rejoignent le secteur : électriciens, soudeurs, mécanos, tourneurs…

Le travail dans les mines souterraines:

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© Musée National des Mines

Le principe: On place des explosifs dans des trous forés dans la roche afin qu’elle explose et forme des débris que l’on peut ramasser et transporter jusqu’aux usines.

Pour s’éclairer, le mineur utilise des lampes à huile.

Le soutènement permet de contenir les terres et les eaux afin d’éviter les éboulements. Il s’effectue avec du bois de sapin. Jusqu’en 1936, les mineurs ne sont payés pour ces travaux très dangereux. A partir des années 40, on utilise la méthode du boulonnage: On perce un trou avec une machine et on enfonce des tiges de la longueur nécessaire, munies d’un écrou et d’une plaque en acier. Lorsque ce dernier arrive dans la roche, il s’ouvre comme un parapluie… et peut soutenir ainsi jusqu’à 16 tonnes de roche ! Le boulonnage à la résine, lui, consiste à introduire le boulon dans de la résine en train de durcir.

Le Forage des trous de mine est effectué au début avec des foreuses à main appelées tourniquet. Il fallait alors ± 1 heure pour forer un trou d’1 mètre. L’arrivée des perforatrices pneumatiques et, plus tard, des Jumbos de forage faciliteront grandement ce travail !

Le  »bourrage » s’effectue après le forage. On remplit les trous de mines avec des explosifs et des sachets remplis de poussière ou de grains de minerai à l’aide d’un  » bourroir « , une sorte de tige en fer dont la tête est en laiton ou en bois.

Le tir  peut alors avoir lieu: Le mineur allume les mèches et se sauve du quartier en criant: « Gare la Mine ! » pour avertir les autres hommes.

Les explosifs utilisés sont la mèche lente, la poudre noire et blanche. La méthode d’extraction est celle du dépilage (on extrait le minerais par piles).

Le chargement du minerai sera effectué à la main jusque dans les années 1940. Par la suite, des « chargeuses catapultes » prendront le relais. Avec leur godet, elles peuvent charger jusque 100 kg de minerai et catapulter celui-ci directement dans les wagonnets.
Dès les années 60, de « grosses » chargeuses avec des godets de 5 à 15 tonnes de capacité offriront des rendements de 1000 à 1500 tonnes pour 8 heures de travail !

Le transport s’effectue en wagonnets de 2 tonnes. Aux débuts, ils sont tirés par les hommes, puis par des chevaux. Les locomotives à vapeur, diesel ou électriques prendront plus tard la relève, relayés dès les années 1960 par des berlines de 6 à 10 tonnes de charge.

Le travail sur les mines à ciel ouvert:
Dans ce cas, le minerai est extrait par étages, suivant une forme en escalier. L’arrivée des bulldozers permettront une meilleure exploitation de ces mines…