“Liewen a léieren”

Un nouveau groupe de parole

Travail scolaire et extra-scolaire, écoute, harcèlement, élèves à besoin spécifiques… de nombreux parents rencontrent à un moment ou l’autre des soucis pendant la scolarité de leurs enfants et plus particulièrement concernant l’étape des devoirs. Malheureusement, il est bien souvent compliqué de trouver de l’écoute ou des solutions constructives pour y remédier.

Face à ce problème de communication entre parents et responsables, un groupe facebook a été créé afin que chacun puisse y faire part de son expérience.

Ce groupe de parole est ouvert à toutes et à tous et a pour objectif d’être constructif.

www.facebook.com/groups…

Voici le témoignage d’Aurore, la maman à l’origine de cette initiative.

“Les premiers symptômes ont commencé l’année dernière, en 3e année, durant le dernier trimestre. Ma fille a commencé à souffrir de maux de ventre, maux de tête et de diarrhées répétitives. Comme n’importe quel parent, j’ai d’abord pensé qu’elle avait simplement attrapé quelque chose. Nous sommes donc partis chez le médecin de famille.

Après une auscultation complète et plusieurs analyses, rien d’anormal n’a été détecté. Le médecin a alors traité uniquement les symptômes. Mais les semaines passaient et rien ne s’améliorait. Les allers-retours s’enchaînaient, de nouveaux examens étaient réalisés… toujours sans réponse.

En parallèle, d’autres signes inquiétants sont apparus : colère, pleurs, hypersensibilité, et surtout cette phrase récurrente le soir : «Maman, j’arrive pas à éteindre ma tête…».
Ma fille ruminait, incapable de stopper ses pensées. Je pensais alors à des signes de prépuberté.

L’année s’est terminée tant bien que mal. Mais pendant les vacances, un élément est devenu évident : les symptômes s’atténuaient… sauf lorsque nous faisions les devoirs de vacances donnés par les enseignants. À ce moment-là, tout revenait : maux de ventre, diarrhée, stress intense.

Puis l’année scolaire suivante a commencé, et les symptômes sont revenus immédiatement, encore plus forts. Je suis retournée chez le médecin. Cette fois, il n’a pas eu besoin d’ausculter ma fille : il a posé des questions précises.

– «Est-ce que votre fille vit une situation de stress ? Un traumatisme ? Une pression quelconque ?»

Le seul stress identifiable, c’était les devoirs.

Après lui avoir décrit ma fille, son fonctionnement, sa sensibilité, sa rigueur, le diagnostic est tombé :
Symptômes psychosomatiques liés à un stress scolaire prolongé, directement en lien avec la charge de devoirs.

J’ai alors entrepris toutes les démarches nécessaires.

Peu après, je reçois un message des enseignants me demandant de vérifier chaque correction, car ma fille «n’est pas assez autonome pour se corriger sans fautes».
Pour moi, ça a été la goutte de trop. J’ai exprimé mon ras-le-bol.

J’ai ensuite échangé avec les enseignants pour expliquer l’impact physique et psychologique de cette surcharge. Pour éviter que la responsabilité ne soit reportée sur ma fille, j’ai anticipé : consultation chez un spécialiste, certificat médical, preuves médicales.

Le certificat a été remis à l’équipe enseignante. Leur réponse ?

«Nous avons parlé à votre fille pour lui enlever la peur.»
«Nous vous avons fait des notes pour que vous puissiez vous rendre compte qu’il n’y a pas autant de devoirs

Minimisation du diagnostic médical—SUPER!
Déplacement du problème sur l’enfant et sur les parents

Le comportement à mon égard a été non seulement inadapté, mais profondément décourageant.

Recherche auprès d’autres parents

Je me suis alors demandé si ma fille était la seule dans ce cas. J’ai créé un groupe WhatsApp, invité les parents et lancé un sondage. Le résultat était sans appel : d’autres enfants vivaient exactement la même chose.

J’ai ensuite contacté d’autres parents dans d’autres communes et circonscriptions. Là aussi, même constat : le problème est généralisé.

J’ai donc créé le groupe Facebook « Liewen a Leieren » pour rendre visibles les difficultés vécues dans les écoles.

Et là…
Bingo : les témoignages ont commencé à affluer.
Un, puis deux, et ainsi de suite.

Réunion avec la direction régionale

Un rendez-vous a été organisé avec la direction régionale et les enseignants. Et là encore, le même schéma :

  • refus d’adapter,
  • absence totale de flexibilité,
  • tendance à faire passer les parents pour ceux qui veulent « imposer quelque chose ». A défaut de ne pas pouvoir projeter la faute sur l’enfant…

Dès le début, un rapport de force était palpable sans devoir etre prononcer : trois enseignants + la directrice contre nous deux, les parents.

Très vite, on nous explique que réduire, même ponctuellement, la charge de devoirs serait certe bien pour sa santé mais dommageable pour ma fille, et que vu ses capacités intellectuelles, cela risquerait de la pénaliser.

Nous avons précisé clairement : nous ne voulons en aucun cas faire baisser son niveau scolaire,
nous voulons seulement trouver une solution pour la soulager et préserver sa santé.

Résultat final pour nous, parents : Nous faisons le choix, pas par choix mais par obligation, de ne pas diminuer la charge de devoirs.
Nous cherchons d’autres leviers : noter la durée des devoirs sur la feuille de liaison, renforcer sa confiance en elle, ajuster l’organisation…

Mais nous savons que rien de cela ne résoudra le cœur du problème : la surcharge de devoirs.

Nous avons également signalé que l’approche de correction utilisée pour notre fille n’était à nos yeux pas adaptée. La réponse a été :

« Chaque enseignant a sa propre manière de travailler. Vous avez une vision de parents, mais ce n’est pas représentatif. » récit validé par la directrice régionale.

Puis la directrice répond à ma question posée afin de savoir quelle quantité est adapté à l’âge de ma fille :
Il n’existe aucune directive officielle qui encadre les devoirs : ni quantité, ni durée, ni âge. cela doit etre ajuster individuellement à chque enfant.
Et les enseignants eux-mêmes n’ont pas su répondre à la question : “Combien de devoirs un enfant doit-il avoir ?

Encore une fois, même problème :
manque de flexibilité,
refus d’adapter,
aucun cadre clair pour protéger les enfants.

Le pire dans tout ca , et le mensonge ou l’incompétence sur les directive ministerielles exprimé par la directrice régionale.

Conclusion personnelle
En tant que parents, on se demande alors : Où est l’inclusion dans tout cela ?
Comment peut-on parler d’école inclusive si un enfant malade, même temporairement, ne peut pas être scolarisé différemment sans être pénalisé dans son parcours scolaire ?

Ce que j’ai vu est alarmant :
– Des représentants de parents d’élèves locaux qui ne voient pas de problèmes.
– Une organisation nationale qui, visiblement, n’a pas connaissance des difficultés sur le terrain et ne tient aucune statistique des plaintes… parce que les parents eux-mêmes ne savent pas qu’ils peuvent s’adresser à elle.
– Un ministère qui, faute de retours critiques, continue à promouvoir un système scolaire prétendument inclusif, alors qu’il est défaillant :
– pour les enfants en difficulté,
– pour ceux à besoins spécifiques,
– et même pour les enfants qui ont des facilités.

Et ceux qui en souffrent…
ce sont toujours les mêmes : les enfants.”

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